Prof. Dr méd. Stefan Zeuzem Hépatite B Risques, prévention et traitement European Liver Patients Association
F. De Renesselaan, 57B - 3800 Sint-Truiden, Belgium email: [email protected]
Cette brochure doit vous aider à en savoir plus sur votremaladie et et à mieux vivre avec. Elle doit vous encoura-ger à maintenir un mode de vie normal avec vos sembla-bles et ne pas développer une peur irraisonnée de la con-tamination. Grâce à cette brochure, nous aimerions aussivous informer des suites de l’hépatite chronique B pourvotre santé et des possibilités de traitement. Nous espé-rons ainsi pouvoir continuer à vous aider. Si vous avezd’autres questions, vous devriez vous adresser en confian-ce à votre médecin traitant. Conseiller scientifique del’ ELPATable des matières Préface
• Traitement à l’ Interféron alfa (pégylé)
Mise en page 2007 par Deutsche Leberhilfe e. V.
(assistance allemande aux malades du foie). Introduction Au niveau mondial deux milliards de personnes ont déjà souffert d’une hépatite B. Selon les estimations de la WHO, 400 millions de personnes sont chroniquement infectées par l’hépatite B. Bien qu’il existe un vaccin efficace contre l’hépatite B, on assiste chaque année à de nouvelles infections dont le nombre va de 10 à 30 millions. Au stade final de la maladie, l’hépatite B chronique peut devenir une cirrhose et un cancer du foie. Environ un mil- lion de personnes meurt chaque année des suites d’une hépatite B. Un vaccin efficace est disponible. Pour les patients qui sont déjà infectés de façon chronique,le traitement s’améliore continuellement.“ Le foie Avec un poids de 1.500 g environ, le foie est le plus gros organe interne du corps humain. Il se trouve dans la par- tie supérieure droite de l’abdomen et est entouré d’une enveloppe de tissu conjonctif. Le foie est l’organe central du métabolisme du corps. Un de ses rôles est de détruire les poisons qui pénètrent dans le corps à travers l’intestin, avant qu’ils atteignent la circulation systémique. Des élé- ments de nourriture, qui atteignent le foie à travers l’intestin, sont transformés ici. D’importantes protéines sont produites par le foie, elles sont nécessaires par exem- ple pour la coagulation du sang et la défense contre les infections. La production de bile est importante aussi, elle est transportée par un système de canaux spéciaux dans le duodénum. La bile permet aux produits provenant de la décomposition des globules rouges d’être éliminés et faci- lite la digestion de la graisse. La bile permet aussi l’évacuation de plusieurs poisons hors du corps. Le foie lui-même ne possède aucune fibre nerveuse per- mettant de transmettre la douleur. Mais les douleurs peu- vent naître de tensions dans l’enveloppe de tissu conjonc- tif, lorsque le foie gonfle ou forme des cicatrices en raison de processus inflammatoires. Situation du foie dans la partie supérieure de l’abdomenet ses vaisseaux. Le sang de l’intestin enrichi de matièresnutritives pénètre dans le foie par la veine porte.Hépatite virale B
L’infection appelée hépatite B est l’infection du foie par levirus de l’hépatite B (VHB). Chez la plupart des patients(plus de 90%) la maladie peut être guérie par le corps lui-même après un déroulement aigu. Il n’est pas rare que despatients infectés par le virus ne l’aient pas remarqué. Cependant chez moins de 10% des patients infectés lepropre système immunitaire n’est pas capable de combat-tre le virus avec succès. Lorsque la maladie dure plus de sixmois, on parle d’hépatite chronique B.Le déroulement cli-nique de l’hépatite chronique B dépend de la quantité devirus dans le corps et de la puissance de la défenseimmunitaire de la personne concernée. Certains éléments
de virus dans le sang et les anticorps développés par lecorps humain contre ces éléments de virus ainsi qued’autres valeurs de laboratoire peuvent indiquer le degréd’activité de l’hépatite (tableau).
composant du virus, dans l’enveloppevirale, signe d’une hépatite B aiguë ouchronique
composant du virus, peut être mis en évi-dence dans le sang. Preuve indirecte dela multiplication des virus (réplication)
Composant de l’enveloppe virale, peutêtre mis en évidence dans le foie, maispas dans le sang
immunitaire, pour éliminer le virus hors
Substance héréditaire du virus del’hépatite B (acide désoxyribonucléique)
Marqueurs de la fonction hépatique (TGP,TGO), qui indiquent une augmentation del’inflammation dans le foie
Examen microscopique des tissus (par ex. du foie)
Tableau: examens importants lors de l’hépatite B. Les anti- gènes (Ag) sont des substances reconnues comme étran- gères par le corps (par ex. les composants viraux)et qui provoquent la production de défenses (anticorps, Ac).
L’hépatite chronique B connaît des évolutions au coursdesquelles très peu de virus sont produits dans le corps(forme faiblement réplicative de l’hépatite chronique B)et d’autres au cours desquelles de nombreux virus sontproduits (forme hautement réplicative). En cas d’hépatite chronique B faiblement réplicative, en général la progres-sion de la maladie n’est pas rapide. Dans la plupart des casles marqueurs hépatiques des patients sont normaux. Modèle du virus de l’hépatite B
Auprès de ces patients, l’antigène HBs peut être mis enévi dence, mais on ne trouve généralement pas d’antigèneHbe. En cas d’hépatite B chronique hautement réplicative, plusde 100.000 copies virales peuvent être observées par ml desang (ce qui correspond à env. 20.000 UI/ml). Outrel’antigène HBs, l’antigène Hbe peut aussi être mis en évi-dence. Chez de nombreux patients (env. 50%) souffrantd’une forme hautement réplicative de l’hépatite chroni-que B, l’antigène Hbe n’est toutefois pas décelable. Des
tests sanguins peuvent déterminer la forme d’évolution del’hépatite chronique B chez un patient bien déterminé. Au moyen des antigènes et des anticorps présents dans lesang, de la quantité de virus dans le sang (charge virale),des transaminases et de l’examen histologique du tissushépatique, votre médecin se fera une image de l’activitéde l’hépatite. Symptômes de l’hépatite B
Entre six semaines et quatre mois après l’infection par levirus de l’hépatite B (temps d’incubation) certains patientsressentent des symptômes semblables à ceux de la grippe,des douleurs articulaires et de l’abattement. Seule unepartie des patients développe les symptômes „typiques“d’une sévère maladie du foie tels qu’une jaunisse (ictère)avec des selles décolorées, de l’urine brune ainsi que desdouleurs dans la partie supérieure de l’abdomen. Environdeux tiers des patients ne ressentent aucun ou très peu desymptômes lors d’une hépatite B aiguë. Les symptômes de l’hépatite chronique B sont la plupartdu temps encore moins évidents. Certains patients éprouvent une fatigue plus grande oudes douleurs dans la partie supérieure droite del’abdomen, beaucoup de patients ne remarquent pas lamaladie. Mécanisme de la maladie
Lors d’une infection chronique les virus de l’hépatiteinfectent sans cesse de nouvelles cellules hépatiques. Lescellules hépatiques infectées dégénèrent et sont rempla-cées par de nouvelles. Signes d’une inflammation, des glo-
bules blancs pénètrent dans le tissu hépatique. Ils veillentà ce que les cellules hépatiques infectées et mortes soientsupprimées et éliminées. En général ils ne peuvent pas éra-diquer le virus lui-même. Les cellules hépatiques mortespeuvent être remplacées plus tard par du tissu conjonctif(= tissu cicatriciel). Lorsque le foie est transformé en tissuconjonctif, on parle au stade précoce de fibrose hépatique,plus tard de cirrhose du foie. Le tissu conjonctif peut ànouveau être détruit du moins en partie – en cas detraitement réussi de l’hépatite chronique B –. Contamination
La transmission du virus de l’hépatite B s’effectue la plu-part du temps à travers le sang infecté, sexuellement oupendant la naissance. Le virus de l’hépatite B est beaucoupplus contagieux que par ex. le virus du sida (VIH) ou levirus de l’hépatite C. Le virus de l’hépatite B n’est transmisqu’entre humains. Transmission sexuelle
La transmission sexuelle du virus de l’hépatite B est fré-quente, à la différence de celle du virus de l’hépatite C. Lespatients auprès desquels des virus ont été mis en éviden-ce dans le sang, devraient utiliser un préservatif pour pro-téger leur partenaire. Une transmission est possible aussipar la salive et d’autres liquides corporels. C’est pourquoiil est important que le partenaire sexuel soit vacciné. Transmission par le sang
Le virus de l’hépatite B peut être transmis par le sang oudes produits sanguins. Les tests modernes utilisés aujour-d’hui pour le contrôle du sang sont très sensibles. C’estpourquoi le risque est entre-temps devenu infime. Maisdes seringues ou des aiguilles sales peuvent aussi trans-mettre le virus. C’est pourquoi l’usage de drogues, lestatouages ou le piercing sont des facteurs de risque en cequi concerne l’infection par le virus de l’hépatite B. Lesplaies ouvertes, les lames de rasoirs ou les brosses à dentspeuvent aussi transmettre le virus de l’hépatite B. Contamination de nouveau-nés
Le danger d’une infection du nouveau-né par sa mèreporteuse du virus de l’hépatite B est maximal pendant oujuste après la naissance. Le risque de transmission du virusau moment de la naissance est entre 10 % (hépatite Bchronique faiblement réplicative) et presque 100 % (hépa-tite B chronique hautement réplicative). C’est pourquoi lenouveau-né d’une mère infectée par le virus de l’hépatiteB doit toujours recevoir directement après la naissanceune immunoprophylaxie active et passive (simultanémentun vaccin et l’administration d’immunoglobulines).Onn’est pas encore sûr qu’une hépatite B puisse être trans-mise en allaitant. Il semble qu’il y ait une relation entre laprobabilité d’une transmission du virus par l’allaitement etla charge virale de la mère
Séquelles de l’hépatite B Les patients souffrant d’une hépatite chronique B courent un risque accru de développer une cirrhose du foie dans les décennies à venir. Le risque d’apparition d’une cirrhose du foie dépend entre autres de l’activité de la maladie et de la durée de la maladie. Les facteurs pouvant accélérer le développement d’une cirrhose du foie sont d’autres maladies hépatiques chroniques, par ex. dues à d’autres virus de l’hépatite (par ex. une surinfection avec le virus de l’hépatite C) ou à des substances qui endommagent le foie. Parmi celles-ci, en premier lieu se trouve l’alcool. On parle d’une cirrhose du foie quand une grande partie du tissu hépatique a été remplacée par du tissu conjonctif. La structure normale du tissu hépatique est ainsi détruite. Ceci provoque des modifications de la circulation sangui- ne, ce qui peut provoquer une hypertension dans la veine porte (veine entre intestin et foie). Un blocage du sang peut provoquer un élargissement des veines (varices) dans l’œsophage et dans l’estomac. Lorsque ces veines éclatent, il y a de sévères hémorragies gastro-intestinales. Le dan- ger d’hémorragies augmente par le fait que la coagulation du sang est diminuée en raison de la diminution de la syn- thèse des protéines dans le foie et de la diminution du nombre de plaquettes (thrombocytes). L’hypertension à l’entrée du foie peut provoquer l’accu - mu lation de fluide corporel dans la cavité péritonéale (ascites). En cas de cirrhose, les poisons qui passent du tractus gastro-intestinal dans le sang peuvent partiellement ne plus être détruits par le foie de sorte qu’ils arrivent dans la circulation sanguine. Il peuvent alors provoquer une intense fatigue et une faiblesse de concentration (encé- phalopathie hépatique, encephalon = cerveau).
Vu la diminution de production de protéines due à ladégénérescence du foie provoquée par la cirrhose, on assi-ste à des perturbations de la coagulation sanguine ainsiqu’à un déficit de production de substances indispensa-bles aux défenses immunitaires. Il s’ensuit une plus gran-de fragilité en face des infections. La retenue de la bile lors d’une grave maladie hépatiqueprovoque souvent une coloration jaune des yeux et de lapeau (ictère). Des démangeaisons apparaissent aussi. Simultanément l’urine devient foncée. Après une longue période le risque s’accroît chez lespatients atteints d’une hépatite chronique B de dévelop-per un cancer du foie (carcinome hépatocellulaire). Lespatients ayant une charge virale élevée (ADN-HBV) cou-rent un risque particulièrement élevé. Chez la plupart despatients, le carcinome hépatocellulaire se développe sur leterrain d’une cirrhose du foie, cependant on trouve aussides patients atteints d’hépatite chronique B qui ont déve-loppé un carcinome hépatocellulaire sans qu’une cirrhosedu foie se soit déclarée auparavant. Le risque augmenteaussi de développer un carcinome hépatocellulaire chezles patients atteints d’une forme faiblement réplicative del’hépatite chronique B (porteurs d’antigènes HBs). C’estpourquoi des contrôles réguliers par ultrasons et des con-trôles sanguins sont nécessaires aussi chez ces patients. Dans quelques cas l’hépatite chronique B se développe defaçon si grave qu’une transplantation de foie peut êtrenécessaire. Hépatite D
L’hépatite D est une autre maladie virale du foie. Ledéclencheur est le virus de l’hépatite D. Seuls les patientsatteints d’une hépatite B sont menacés d’avoir simultané-ment une hépatite D. La raison est que le virus del’hépatite D a besoin de certaines protéines du virus del’hépatite B pour se multiplier. Sans ces structures le virusne peut se multiplier. La personne victime du virus de l’hépatite D peut êtreinfectée simultanément par le virus de l’hépatite B. Lacontamination de patients atteints de l’hépatite chroni-que B est possible aussi. L’infection provenant du virus del’hépatite D peut provoquer une inflammation du foie plusgrave qu’une infection chronique provenant uniquementdu virus de l’hépatite B. Le virus de l’hépatite D se trouve surtout dans les pays duSud (pays méditerranéens, Amérique du Sud, Afrique). Sivous souffrez d’un hépatite chronique B, vous devriezvous informer auprès de votre médecin comment vousprotéger contre le virus de l’hépatite D. En principe vousdevriez éviter le plus possible de voyager dans des pays oùles infections par le virus de l’hépatite D sont très répan-dues. Analyses de sang
La base du diagnostic de l’hépatite B est l’examen dedivers antigènes et anticorps (voir tableau p. 7). Le plusimportant est de mettre en évidence des anticorps HBc etl’antigène HBs. Si l’Ag HBs est positif, d’autres examensdevraient être effectués, qui prouveraient l’activité del’hépatite. Ce sont d’une part l’ Ag Hbe et l’anti-Hbe etd’autre part la détermination directe de la quantité d’ADNdu virus dans le sang (charge virale). Les marqueurs hépa-tiques (TGP, TGO) informent de façon limitée sur l’activitéinflammatoire de l’hépatite. L’activité de la maladie et laréaction du tissu conjonctif dans le foie ne peuvent êtreévalués de façon sûre que par échantillon du tissu hépa-tique. Des procédés non invasifs tels que par ex. l’élastographiepermettent une estimation indirecte du stade de fibrose. Etant donné que chez les patients atteints d’une hépatitechronique B le risque est accru de développer un cancerdu foie, l’alpha-foeto-protéine (AFP), marqueur tumoraldes carcinomes hépato-cellulaires devrait être déterminéetous les 6 mois et le foie devrait être examiné aux ultra-sons. Biopsie du foie (ponction- biopsie hépatique)
Afin de pouvoir évaluer la proportion de fibres du tissuconjonctif et l’activité inflamatoire du foie, on devraiteffectuer une ponction du foie avant toute thérapie. Lorsd’une ponction du foie, un tout petit morceau de foie estprélevé sous anesthésie locale, puis il subit un examenhistologique sous le microscope. Afin de pouvoir juger dusuccès du traitement, une autre ponction du foie peutêtre conseillée à la fin du traitement. Des procédés non-invasifs (paramètres de laboratoire, élastographie) peu-vent pronostiquer de façon très sûre la présence d’unecirrhose du foie même sans biopsie du foie. Traitement de l’hépatite chronique B Traitement par virostatiques
Ces dernières années, de nombreuses substances ont ététestées, qui peuvent inhiber directement la multiplicationvirale (virostatiques). Le traitement de l’hépatite chroni-que B ne permet pas en général l’éradication complète duvirus hors du corps. Chez une partie des patients, uneforme d’évolution hautement réplicative (quantité devirus élevée) peut devenir durablement une forme faible-ment réplicative (faible quantité de virus). Mais une gran-de partie des patients a besoin d’un traitement de plusi -eurs années, peut-être un traitement permanent, pour
empêcher une progression de la maladie. C’est pourquoi ilest particulièrement important, après que le diagnostic aitété posé, de discuter sérieusement avec le médecin de lanécessité du traitement et des objectifs de ce traitement. En général, il est toujours nécessaire de suivre un traite-ment en cas de forte inflammation du foie et de mar-queurs hépatiques élevés, de réactions précises du tissuconjonctif dans le foie et en cas de concentration élevéed’ ADN-VHB (charge virale) dans le sang. Avec Lamivudine,Adévofir, Entécavir ou Telbivudine, la multiplication desvirus et l’activité de l’hépatite chronique B peuvent êtreinhibées. Ces substances sont des analogues de nucléosi-des/nucléotides. Quand suit-on un traitement par analogues de nucléosides/nucléotides?
En principe, tous les patients atteints d’hépatite chroniqueB peuvent être traités avec Lamivudine, Adéfovir,Entécavir ou Telbivudine. Les patients qui ont peu dechance de succès avec l’ Interféron répondent aussi à cesmédicaments. De même les patients chez lesquels un trai-tement par Interféron alfa n’a pas été un succès, et lespatients qui en raison d’une autre maladie existante (parex. une immuno-déficience, après une transplantation,une infection par VIH entre autres) ne peuvent recevoird’Interféron alpha, ces patients peuvent être traités avecdes analogues de nucléosides/nucléotides. Lamivudine,Adéfovir, Entécavir et Telbivudine sont administrés sousforme de comprimés ; la dose est de
Lamivudine: 100 mg par jour,Adéfovir: 10 mg par jour,Entécavir: 0,5–1,0 mg par jour,Telbivudine: 600 mg par jour. Effets indésirables des analogues de nucléosides/nucléotides Contrairement à un traitement par Interféron, un traite- ment avec Lamivudine, Adéfovir, Entécavir ou Telbivudine provoque très rarement d’effets indésirables. On a relevé des maux de tête, de la fièvre, de l’eczéma, une sensation de mal-être général, des problèmes gastro-intestinaux, de l’insomnie, de la toux et dans quelques cas des inflamma- tions du pancréas. Lors du traitement avec Adéfovir, la fonction rénale devrait être surveillée régulièrement. Un traitement avec Lamivudine provoque plus souvent et plus rapidement le développement de résistances que d’autres préparations. Le taux de développement de résistance avec Lamivudine est de 30 %, avec Telbivudine de 15 %, avec Adéfovir et Entécavir de moins de 2 % après 2 ans. Après 5 ans de traitement les résistances sont de 70 % (Lamivudine) ou de 28 % (Adéfovir). Heureusement, des virus de l’hépatite B résistants à Lamivudine et à Telbi - vudine répondent à Adéfovir et inversément des virus résistants à Adéfovir répondent à Lamivudine et Telbi - vudine. C’est pourquoi lors de l’apparition de résistances, deux médicaments indiqués devraient absolument être administrés ensemble (combinaison de traitements). Il semble de plus en plus évident que les patients répondant insuffisamment aux virus devraient prendre une seconde préparation adéquate assez tôt et éviter ainsi l’apparition de résistances primaires. Traitement par Interféron alfa (pégylé)
L’interféron alfa est une protéine du corps, produite entreautres par les globules blancs. Ceci a lieu particulièrementlorsque le corps doit se défendre contre les agents infec-tieux. L’Interféron alfa utilisé pour traiter l’hépatite chroniqueest produit biotechnologiquement.L’Interféron alfa doit,de même que par exemple l’insuline dans le traitement despatients diabétiques, être injecté dans le tissu adipeuxsous-cutané. De nouveaux Interférons ont une duréed’efficacité plus longue et ne doivent être injectés qu’unefois par semaine (les Interférons pégylés)
Comment se passe un traitement ?
Pour traiter l’hépatite chronique B, on administrait aupa-ravant trois fois par semaine 5-6 millions d’unités inter-nationales (UI) d’Interféron standard alfa pendant sixmois. Au cours d’observations plus récentes, lesInterférons pégylés à l’efficacité de longue durée ont étéadministrés sous une dose de 180 µg/semaine (Peg-Interferon alfa-2a) ou 50–100 µg/ semaine (Peg-Interferon alfa-2b). Un traitement avec Peg-Interferon devrait durer 48semaines. Le taux de réponses à un traitement avec Peg-Interferon en cas d’hépatite chronique B est de 30–35 %des patients. Ces chiffres valent pour les patients auprèsdesquels l’antigène Hbe a été mis en évidence. Chez lesautres patients, par ex. chez les patients infectés par unevariante du virus de l’hépatite B ( antigène Hbe Ag virusmutant), le taux de réponse durable à un traitement par
Peg-Interferon est de 20 %. Le but du traitement estd’inhiber la multiplication des virus, c’est-à-dire de trans-former une hépatite chronique B hautement réplicative enune hépatite chronique B faiblement réplicative. Idéalement (jusqu’à 3 %) après un traitement avec Peg-Interferon, l’antigène HBs ne peut plus être mis en évi-dence non plus, ce qui correspond à une guérison. Effets indésirables de l’ Interferon alfa pégylé Les effets indésirables de l’ Interferon alfa sont fréquents en début de traitement et diminuent généralement au cours du traitement. Les effets indésirables les plus fré- quents sont des symptômes semblables à ceux de la grip- pe tels que la fièvre, les douleurs à la tête, dans les articu- lations et les muscles, de la fatigue, un manque d’appétit et une perte de poids. Occasionnellement il y a des trou- bles de la fonction thyroïdienne. Quelques patients souf- frent de chute des cheveux passagère pendant le traite- ment. Des troubles de l’humeur jusqu’à des dépressions peuvent apparaître aussi. Des modifications de l’hémo - gramme sont importantes aussi, elles concernent surtout les globules blancs. Les Interféron pégylés ont le même spectre d’effets indésirables que les Interférons standards. Combinaisons de traitements
Les premières observations concernant les combinaisonsde traitement avec Interféron plus des analogues denucléosides/nucléotides (par ex. Lamiduvine) ont été déce-vantes, car les taux de réussite virologique durable n’ontpu être améliorés.La combinaison de deux virostatiques
(par ex. Lamivudine plus Adéfovir) n’a pas plus d’effetantiviral qu’un seul. Mais elle peut être utile pour empê-cher des développements de résistance chez des patientsen danger (par ex. avant ou après une transplantation). Après l’apparition de résistances, la combinaison de théra-pies est indispensable. Vaccin contre l’hépatite B
Il est possible de se vacciner contre l’hépatite B. Ce vaccinest particulièrement recommandé pour les nouveaux-nés,les petits enfants et les jeunes. D’autres groupes de personnes auprès desquels une vacci-nation contre l’hépatite B devrait être effectuée sont lespersonnes courant un risque particulier de contaminationdans leur profession (métiers médicaux et de la dentiste-rie, policiers, secouristes), des patients subissant des dialy-ses, tous les patients atteints de maladies chroniques dufoie (par ex. atteints d’hépatite chronique C), les person-nes en contact étroit avec des patients atteints d’hépatitechronique B et les nouveaux-nés de mères infectées. Pour une protection suffisante, trois injections sontnécessaires. Ainsi plus de 90 % des personnes vaccinéessont protégées d’une infection de façon sûre. Alimentation en cas d’hépatite B
Aussi longtemps que la fonction hépatique n’est pas limi-tée, aucune diète spéciale n’est à suivre en cas d’hépatiteB. En cas de limitation de la fonction hépatique, une limi-tation des protéines (viande, produits laitiers) et du sel estnécessaire. Votre médecin devrait vous en parler, éven-tuellement avec votre diététicien. Il est important derenoncer à l’alcool. Au sujet de l’ELPA L’ELPA est née du souhait de groupes européens d’auto- assistance en cas de problèmes de foie, d’échanger leurs expériences quant aux manières de procéder différentes selon les différents pays. En juin 2004, 13 groupes de patients de dix pays européens et méditérannéens se sont rencontrés pour donner vie à l’Organisation. L’ELPA a été fondée officiellement le 14 avril 2005 pendant le congrès EASL concernant le foie (European Association for the Study of the Liver). Le but de l’ELPA est de représenter les intérêts de person- nes souffrant de maladies du foie, particulièrement : s Information sur l’étendue du problème s Informations et prévention s Mettre en évidence que les maladies du foie sont peu
représentées dans le public par rapport à d’autres sec-teurs comme par ex. les maladies cardiaques.
s Echange au sujet d’activités satisfaisantes et d’initia -
s Collaboration avec des institutions professionnelles
comme l’EASL et l’UE afin d’établir avec certitude quele traitement et les soins des malades du foie corre-spondent aux meilleurs standards européens. European Liver Patients Association (ELPA) F. De Renesselaan, 57 B - 3800 Sint-Truiden, Belgium email: [email protected] Votre interlocuteur local:
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