Séance des Vendredis du Social du 18 octobre 2013 à Libramont
Les thérapies au service de la relation d’aide Introduction L’objectif de cette matinée de réflexion était d’abord de donner aux travailleurs sociaux une vue d’ensemble des thérapies les plus courantes, de les aider à découvrir des outils et des techniques dont ils pourraient s’inspirer dans la relation d’aide et l’accompagnement des usagers. Un cas concret de pratique psychanalytique a ensuite été présenté, ainsi que les démarches d’approche systémique développées par l’ASBL « La Ruche », avec les enfants et leur famille. Synthèse des exposés 1. Théorie et application pratique des principales thérapies M. Jean-François DEHEZ, Psychologue et Maître-Assistant à la HERS-HENALUX. Quels sont les principaux courants thérapeutiques actuels? Quelles en sont les applications pratiques dans le cas d’un problème d’alcoolisme? A) La psychanalyse Fondée par Freud, la psychanalyse prend en compte les souvenirs, les rêves, les associations d’idées et d’images pour comprendre et dénouer nos conflits intérieurs. Cette approche se base sur les associations libres, l’inconscient, le transfert, la résilience, le complexe d’Œdipe, l’acte manqué ou le lapsus. Application pratique concernant un problème d’alcool La consommation d’alcool serait le symptôme d’un malaise plus profond, de désirs inavoués, de conflits intérieurs non résolus. Il s’agit de chercher les causes inconscientes à l’abus d’alcool. B) L’approche behavioriste et la psychologie de l’apprentissage Cette approche se concentre sur le comportement observable déterminé par l’environnement et l’histoire des interactions de l’individu avec son milieu. La notion d’apprentissage recouvre tout changement de comportement, relativement permanent, qui découle de l’expérience. L’apprentissage se fait : - soit par conditionnement répondant: certains stimuli de l’environnement pourraient être capables de provoquer le comportement de façon automatique.
Exemple: Une voiture roule vite, on l’évite pour ne pas se faire écraser.
- soit par conditionnement opérant: le comportement s’explique en raison des bénéfices qu’il apporte (récompense-punition). Application pratique concernant un problème d’alcool : l’abus d’alcool pourrait s’expliquer en raison des bénéfices physiques (effets relaxants) et/ou psychiques (perte de son inhibition, sentiment de toute-puissance.). La prise de médicaments tels que l’Antabuse® vise à contrarier ces bénéfices et à entraîner “une punition” : vomissements, nausées, vertiges, maux de tête…
C) L’approche cognitive Basée sur les processus de perception, de mémoire, l’approche cognitive étudie comment l’homme acquiert la connaissance des événements, pense et raisonne. Elle met l’accent sur le traitement mental de l’information: comment traiter cette information, la sélectionner, la comparer, la combiner avec d’autres informations ? Application pratique concernant un problème d’alcool : la consommation d’alcool pourrait être influencée par nos prédispositions mentales, nos pensées, nos croyances. Certains pensent que pour être accepté dans un groupe, il faut boire.
D) L’approche cognitivo-comportementale L’approche cognitivo-comportementale regroupe les idées des approches behavioriste et cognitive. Elle s’intéresse au moment présent et à l’avenir (comment faire face ?). Il s’agit de thérapie brève, d’analyse fonctionnelle. Le patient détient la solution. Il est aidé par des exercices pratiques, de l’imagerie, de la relaxation, des jeux de rôle, des “devoirs” entre les séances. Application pratique concernant un problème d’alcool : si l’alcool est utilisé pour se détendre, le cognitivo-comportementaliste va chercher avec le patient un autre moyen de se détendre.
E) La psychobiologie En tant qu’organisme biologique, tout être humain est influencé sur le plan psychologique par le fonctionnement de son corps et plus particulièrement de son cerveau. Ainsi, pour comprendre l’être humain, ses émotions, son tempérament, ses souvenirs, ses troubles mentaux, . il est indispensable de comprendre l’action des gènes, des hormones, des neurotransmetteurs. Application pratique concernant un problème d’alcool : la dépendance pourrait être transmise génétiquement. Il y aurait un effet de l’alcool sur l’action des neurotransmetteurs.
F) L’approche humaniste Pour les humanistes, l’être humain est un être fondamentalement bon, un être libre et conscient de ses choix. Cette capacité de libre arbitre implique que les individus sont responsables des conséquences bonnes ou mauvaises de leurs choix. Application pratique concernant un problème d’alcool : l’usage de l’alcool pourrait être une défense mise en place par le sujet pour faire face à ses problèmes. L’alcool permet de déformer la réalité.
G) L’approche systémique La personne n’est pas le seul élément analysé dans la démarche. L’intervenant accorde aussi une importance aux différents systèmes dont elle fait partie (familial, professionnel, social.). Cette personne est influencée à la fois par ses intentions, celles des autres, et celles des possibilités du milieu et/ou du système. Chaque système de relations a ses propres règles de fonctionnement. Il tend à se maintenir en équilibre, mais cet équilibre est dynamique. Un changement chez un membre du système entraîne un changement du système tout entier. Deux courants sont issus de l’approche systémique: la thérapie brève et la thérapie familiale. Application pratique concernant un problème d’alcool : l’alcool serait dans ce cas le symptôme d’un dysfonctionnement familial.
H) Conclusions Certaines approches psychothérapeutiques sont plus adaptées que d’autres en fonction des cas rencontrés. Le bénéficiaire reste maître de ses choix. Pour l’aider, l’intervenant peut commencer par un entretien motivationnel, pour amorcer le changement. 2. Pratique psychanalytique M. Pascal PAILLOT, Psychologue indépendant. M. PAILLOT a d’abord développé la théorie de la psychanalyse, inventée par Sigmund Freud à la fin du 19ème siècle. Puis, à travers un exemple concret, il a expliqué le cheminement personnel d’un adulte grâce à l’approche psychanalytique. Dans les différentes pratiques psycho-thérapeutiques, le sujet s’identifie à l’Idéal que l’Autre représente en étant porteur de « paroles qui prennent soin et qui guérissent”. C’est précisément sur ce point que la psychanalyse se distingue des autres psychothérapies. Elle est fondée notamment sur le fait que chaque sujet est unique. Elle repose surtout sur 3 concepts: l’inconscient, le symptôme et le transfert. A) L’inconscient Selon Freud, notre inconscient nous détermine et nous fait agir. Nous ne sommes pas maîtres de nous-mêmes. Nous avons à bord “un pilote méconnu” qui oriente notre vie à notre insu. Ce que propose l’analyse, c’est d’en savoir un peu plus sur cette détermination inconsciente, à partir des rêves, des lapsus, des mots d’esprit, des symptômes, et donc d’être moins “le jouet” de ce “pilote méconnu”. B) Le symptôme En psychanalyse, le symptôme est indicateur d’un “ça ne va pas”, une des formations de l’inconscient. Il prend valeur de signe, qui ne veut rien dire de prime abord, mais qui demande à être décrypté, explicité. C’est comme un langage. Pour Jacques Alain Miller, psychanalyste, “le symptôme est une satisfaction dont le sujet ne veut pas, et qui s’avance masqué”. C) Le transfert Le malade manifeste un intérêt particulier pour la personne du médecin et transfère ses sentiments sur lui. Le transfert est fait “de sentiments tendres ou d’hostilité, de confiance ou de méfiance”. Freud y voit “le ressort le plus solide du travail analytique, mais aussi l’arme la plus puissante de la résistance au traitement”.
3 Présentation des missions de l’ASBL « La Ruche » et des approches thérapeutiques développées avec les enfants et leur famille Mme Caroline POTIER, Educatrice spécialisée et psychothérapeute systémicienne. A) Contexte dans lequel est appliquée l’approche systémique L’ASBL « La Ruche » est un Service d’Accueil et d’Aide Educative (SAAE). Elle accueille 15 enfants de 0 à 18 ans, placés suite à une décision d’un Service Protection Judiciaire (sur décision du Tribunal de la Jeunesse), ou d’un Service de l’Aide à la Jeunesse, en raison de difficultés éducatives, sociales, de négligence, de maltraitance, d’abus,. Ses missions sont d’héberger les enfants, de veiller à leur réintégration familiale et de les suivre en autonomie dès 16 ans. L’institution, les mandants, les jeunes et leur famille, les réseaux sociaux, l’école, les clubs sportifs. sont inclus dans le contexte d’intervention de l’approche systémique. Il est aussi tenu compte de la notion de “contrainte” de l’Aide à Jeunesse, ainsi que des valeurs de la société, des normes, de la culture. B) Buts de l’approche systémique et modèles de lecture Palo Alto L’approche systémique permet d’élargir la vision d’une situation. Elle permet de créer des liens entre l’enfant, sa famille, l’intervenant, le mandant, le réseau social.; de dégager des hypothèses; d’identifier de nouvelles ressources. pour définir des pistes d’intervention. Il convient d’enclencher une dynamique de changement. Selon l’Ecole Palo Alto, il s’agit de comprendre les règles du système et le fonctionnement de la famille autour d’un symptôme et d’un problème. En quoi le symptôme maintient-il l’équilibre de la famille? Comment la famille s’adapte-t-elle au changement? Comment modifier les règles du système pour que le symptôme porté par l’un de ses membres disparaisse? C) Premières étapes pour faire apparaître un travail thérapeutique. a) Définition de la place de chacun dans la relation d’aide Pour cela, il convient de définir clairement la place des intervenants auprès des jeunes et de leur famille, en évitant les pièges relationnels (quel type d’alliance?),
de veiller à donner une place à la famille dans l’institution, à l’inclure dans le travail d’accompagnement de l’enfant (travail de partenariat). b) Analyse de la demande L’intervenant se montrera compréhensif par rapport à la contrainte. Il clarifiera les rôles et les limites de chacun, établira un climat de confiance, enclenchera un questionnement adéquat avec le jeune et sa famille. c) Questionnement au sujet de l’aide antérieure La posture de co-construction à travers l’analyse de la demande et l’aide antérieure rend possible la relation thérapeutique. Quels ont été les sentiments ressentis par le passé (tristesse, colère, oublis.), les tentatives de solutions antérieures, les condamnations éventuelles.? D) Conduite des entretiens pour enclencher une dynamique de changement L’intervenant est le porte-parole des difficultés et des souhaits de chacun. Durant les entretiens, il invite la famille à parler de ses croyances face au problème. Il aide à nommer les comportements inadéquats de chacun, à leur donner un sens à travers le temps, à les humaniser, à les reconnaître. Il cherche à donner une autre vision de la famille, en la connotant positivement, en la reconnectant aux ressources, aux potentialités de chacun. Il aide à écrire et à réécrire pour eux et avec eux, un récit plus acceptable de leur vie afin de pouvoir le transmettre aux générations futures. Le placement est utilisé comme ressource. E) Utilisation du placement comme ressource plutôt que comme contrainte L’institution permet de prendre du recul. L’aide contrainte est un levier thérapeutique au même titre qu’une demande volontaire. A travers le placement, les parents doivent être reconnus dans le processus de changement. Le placement permet : - de protéger l’enfant en l’éloignant de son milieu de vie, - de réparer les blessures occasionnées par son histoire, - d’empêcher la réapparition des conditions qui ont nécessité le placement, - de réactiver les ressources de l’enfant dans un cadre sécurisant, ainsi que dans un climat de confiance et de reconnaissance. F) Quelques outils utilisés dans l’approche systémique a) Le génogramme Le sujet pose à l’extérieur, sur un support visuel, la représentation intérieure de son univers familial. C’est un support pour communiquer, pour situer les membres de la famille, pour faire “circuler l’information”, en parlant des différences. b) Le jeu de l’oie systémique Dix moments (événements) importants dans la famille sont sélectionnés. A chacun, on donne une valeur symbolique (puits, pont,.). Chaque personne crée par écrit ou par le dessin la case de départ et la case d’arrivée. c) Le blason familial Cela consiste à faire dessiner/écrire à la famille un blason illustrant les valeurs premières de chacun. Il s’agit de travailler sur la culture d’appartenance. Une devise chapeaute quatre cases: celle du présent, du passé, de l’avenir, et le dessin d’un objet emblématique. Ce blason, en condensant l’émotionnel lié à la souffrance de la situation du couple ou de la famille, va la rendre accessible et donc la faire évoluer.
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Matthew J. van der Giessen 6304 - 109A St. Edmonton, AlbertaCanada, T6H 3C7Ph. (403) 438-3757PSYCHE AND SOMAby Matthew J. van der GiessenPublished in Massage Therapy Journal Vol.29 No.3PART I"Now, when you do this procedure, sometimes you can get emotional release", the instructor says. I look up, surprised. I am standing in the back of a seminar room. Our instructor is showing us a ne